L’Eglise annoncée dans les psaumes (2) 

Source: FSSPX Actualités

L’Eglise triomphante, parfaite Epouse du Christ

Suite de l'étude de M. l'abbé Patrick Troadec sur l'Eglise

Suite de l’étude de l’abbé Patrick Troadec sur l’Eglise

L’entrée dans l’Église par le saint baptême 

La prédication apostolique a conduit les hommes de bonne volonté à se convertir, à embrasser la foi catholique, et à demander le baptême. Notre-Seigneur avait réclamé à ses Apôtres d’enseigner aux hommes les vérités de la foi et de les baptiser : « Allez donc ! - leur avait-il dit avant de monter au Ciel -, enseignez toutes les nations, les baptisant au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit » (Mt 28, 19-20). 

L’eau du baptême 

Plusieurs psaumes racontent comment les Hébreux ont traversé la Mer rouge après avoir quitté l’Égypte, puis se sont avancés dans le désert pour atteindre la Terre promise. Leur passage à travers la Mer rouge symbolisait l’eau du baptême qui nous délivre de l’esclavage du démon et nous permet d’accéder au Ciel. Ces psaumes sont donc des cantiques d’action de grâces que nous pouvons appliquer à l’Église. Celle-ci chante dans ces psaumes les merveilles de la Rédemption et les bienfaits produits par le saint baptême.  

Nous avons déjà évoqué le psaume 113 dans La vie nouvelle du baptisé. D’autres psaumes rapportent ce même épisode du cheminement des Hébreux vers la Terre promise. Ainsi par exemple le psaume 73 renferme ce passage : « Vous êtes le Dieu qui opérez des merveilles. Vous avez fait connaître parmi les peuples votre puissance ; […] Les eaux vous ont vu, ô Dieu, et elles ont eu peur, les abîmes ont été troublés. […] La mer fut votre chemin, les grandes eaux furent vos sentiers, et les traces de vos pieds ne seront point connues » (Ps 76, 15, 17 et 20). Saint Robert Bellarmin commente : « Le prophète décrit le passage de la Mer rouge, et il le fait avec un style plein de poésie, donnant à la mer le sentiment de crainte et d’étonnement ». 

Le psaume 73 évoque le même thème : « C’est vous, [Seigneur], qui avez affermi la mer par votre puissance, qui avez brisé les têtes des dragons dans les eaux. C’est vous qui avez écrasé les têtes du dragon, qui l’avez donné en nourriture au peuple du désert » (Ps 73, 13-14). Dieu a affermi la Mer rouge c’est-à-dire qu’il a dressé et consolidé les eaux en forme de mur pour permettre aux Hébreux de la franchir à pieds secs (cf. Ex 14, 22 et 15, 8). Il a brisé les têtes du « dragon » (terme désignant ici les Égyptiens) et les a données en pâture aux bêtes qui peuplent le désert. 

Le vœu ardent du catéchumène 

Le psaume 41 exprime le désir ardent du catéchumène à recevoir le saint baptême. Il renferme ces paroles : « Comme le cerf soupire après les sources des eaux, ainsi mon âme soupire vers vous, ô Dieu. Mon âme a soif du Dieu fort et vivant » (Ps 41, 2). 

Selon une légende transmise par les Pères du Désert, le cerf écrase de ses pattes les serpents et les mange. Ainsi, brûlant de soif sous l’action du venin, il court vers l’eau et s’en trouve apaisé (cf. Poèmes, recueil de J. Brémond, II, p. 561, Jean Climaque). Ces versets s’appliquent particulièrement au catéchumène. Lui aussi est comme un cerf qui ressent en lui l’ardeur du venin, venin distillé par la suggestion du serpent tentateur, figure du démon. Aussi, éprouve-t-il le désir d’approcher de l’eau baptismale pour être purifié de la souillure originelle et de ses péchés personnels. 

Le Psalmiste continue : « Quand viendrai-je et apparaîtrai-je devant la face de Dieu ? » (Ps 41, 3). Selon saint Augustin, ce verset convient également au catéchumène et regarde le désir qu’il a d’assister au saint sacrifice de la messe, car le non-baptisé devait sortir de l’église après l’Évangile, n’étant pas admis à assister à la partie sacrificielle de la messe qui commence à l’offertoire. Quand apparaîtrai-je devant la face de Dieu, signifie donc : « Quand participeraije aux sacrements du Christ ? » Par conséquent, ce verset regarde à la fois le baptême et l’Eucharistie. 

La nature et les fruits du baptême 

Le même psaume 41 renferme un autre verset que saint Thomas d’Aquin applique également au catéchumène. Celui-ci en proie à l’inquiétude s’exclame : « Mon âme a été toute troublée en moimême ; c’est pourquoi, je me souviendrai de vous [Seigneur], du pays du Jourdain et de l’Hermon, et de la petite montagne » (Ps 41, 7). Assailli par le trouble, le catéchumène se console en pensant à son baptême prochain. En effet, selon le Docteur angélique, trois éléments figurant dans le baptême sont désignés ici par les mots de Jourdain, Hermon et petite montagne. Le mot Jourdain signifie descente (il a un cours rapide, et se jette dans la mer Morte à moins 400 mètres) ; il désigne la descente des grâces au baptême selon ce qui est écrit : « Toute grâce excellente et tout don parfait viennent d’En-Haut et descendent du Père des lumières, en qui il n’y a ni changement, ni ombre, ni vicissitudes » (Jc 1, 17). Le mot Hermon signifie anathème (un temple païen a dû exister sur l’Hermon), et désigne la renonciation que nous faisons au baptême au diable et à ses séductions. La « petite montagne » symbolise l’humilité qui est à la base de la renonciation à Satan et de l’ouverture à la grâce  (Commentaire sur les psaumes, Cerf, 1996, pp. 540-541). 

Les critères d’appartenance à l’Église 

À la question, « qu’est-ce que l’Église catholique ? » le catéchisme de Saint-Pie X répond : « La sainte Église catholique est la réunion de tous ceux qui sont baptisés, croient et confessent la foi du Christ Notre-Seigneur, participent aux mêmes sacrements et reconnaissent pour vicaire du Christ le Souverain Pontife romain ». Le premier critère d’appartenance à l’Église est donc la foi, le second, la pratique des sept sacrements, et le troisième, la reconnaissance du pape comme successeur de Pierre.  

La méditation des psaumes, enrichie par la lecture de commentaires autorisés, est propre à alimenter notre attachement à l’Église catholique fondée par Jésus-Christ définie selon ces trois critères. 

La foi 

« Seigneur, je vous célébrerai dans la grande assemblée ; au milieu d’un peuple puissant, je vous louerai » (Ps 34, 18). Saint Ambroise explique que la grande « assemblée », ecclesia en latin, est l’Église qui réunit les fidèles de toute la terre, de l’Orient et de l’Occident, du Nord et du Midi et il précise que « l’assemblée est grande là où le peuple est puissant, un peuple qui garde intacte sa foi en son Dieu » (Les psaumes commentés par les Pères, Desclée de Brouwer, 1983, p. 153). Ainsi la puissance de l’Église vient de ce que le peuple conserve une foi intègre. C’est la foi qui est au principe de notre justification. Notre-Seigneur a bien dit : « Celui qui croira et sera baptisé sera sauvé, celui qui ne croira pas sera condamné » (Mc 16, 16). Et saint Paul en conclut : « Sans la foi, nul ne peut plaire à Dieu » (He 11, 6). 

Au début de la cérémonie du baptême, le prêtre pose la question : « Que demandez-vous à l’Église ? » Le parrain et la marraine répondent au nom du futur baptisé : « La foi ». La foi a été prêchée dans son intégralité pendant la plus grande partie de l’histoire de l’Église. Cependant, il y a eu des périodes de décadence. Le Psalmiste y fait allusion lorsqu’il écrit : « Sauvez-moi, Seigneur, car il n’y a plus de saint, car les vérités ont été diminuées par les enfants des hommes » (Ps 11, 2). N’est-ce pas le cas aujourd’hui où beaucoup d’hommes d’Église mettent des vérités de foi sous le boisseau pour favoriser l’œcuménisme, le dialogue interreligieux et l’ouverture au monde ? 

Les sacrements 

Le catéchisme de Saint-Pie X enseigne qu’après la foi, le deuxième critère d’appartenance à l’Église, ce sont les sacrements. S’il n’y a pas de mention explicite aux sept sacrements dans les psaumes, le psaume 28, d’après certains interprètes, pourrait y faire allusion. Selon le sens littéral, il décrit de façon poétique un orage s’abattant sur le nord de la Palestine, puis déferlant à travers tout le pays pour se perdre enfin dans le lointain désert méridional. En voici un extrait : « La voix du Seigneur est au-dessus des eaux ; le Dieu de majesté a tonné ; le Seigneur est au-dessus des grandes eaux. La voix du Seigneur est forte ; la voix du Seigneur est majestueuse. La voix du Seigneur brise les cèdres, et le Seigneur brisera les cèdres du Liban. […] La voix du Seigneur fait jaillir des flammes de feu. La voix du Seigneur ébranle le désert, et le Seigneur fera tressaillir le désert de Cadès. La voix du Seigneur prépare les cerfs » (Ps 28, 3-5 et 7-9). 

Certains commentateurs ont vu à travers l’expression « la voix de Dieu » utilisée à sept reprises, l’effusion des sept dons du Saint-Esprit (cf. P. Salmon, L’office divin, Paris, Cerf, p. 159). Partant de cette idée, d’autres interprètes ont poussé l’ingéniosité jusqu’à voir dans les sept clameurs de Yahvé l’annonce des sept sacrements. 

La voix du Seigneur qui est au-dessus des eaux désigne le baptême, la voix de Dieu le Père s’étant manifestée lors du baptême de son Fils au Jourdain. La voix du Seigneur in virtute « dans la force » désigne le sacrement de confirmation qui communique notamment le don de force. La voix du Seigneur in magnificentia symbolise l’Eucharistie où Dieu manifeste sa magnificence ; la voix du Seigneur brisant les cèdres représente le sacrement de pénitence, dans la mesure où l’homme hautain s’humilie devant Notre-Seigneur représenté par le prêtre au confessionnal ; la voix du Seigneur qui ébranle le désert fait penser au sacrement de l’ordre car le prêtre, nouveau Jean-Baptiste qui prêchait dans le désert, prêche à son tour les vérités de la foi ; la voix du Seigneur qui éteint la flamme de feu évoque le mariage qui éteint le feu de la concupiscence ; la voix du Seigneur qui prépare les cerfs désignerait l’extrême-onction. Le psaume 41 nous met sur la voie de cette interprétation en décrivant la disposition ultime de l’âme pour la vision face à face de Dieu sous la forme d’un cerf courant après les grandes eaux. 

Le pape 

Le troisième critère d’appartenance à l’Église, après la foi et la reconnaissance des sept sacrements, est la soumission à l’autorité légitime. Dieu a voulu fonder une Église hiérarchique avec à sa tête le pape. Le Souverain Pontife a pour mission « non pas d’innover mais de transmettre la foi dans son intégrité » (Concile Vatican I, Pastor æternus) et de donner aux âmes l’accès aux sacrements moyennant certaines conditions. 

Le pape, nouveau Moïse 

Le Psalmiste ne parle pas directement du pape, mais ses propos au sujet de Moïse peuvent lui être appliqués. Dieu a voulu que son peuple obéisse à un chef et un seul. C’était lui qui avait la pleine autorité pour les conduire et il était nécessaire de se soumettre à lui pour atteindre la Terre promise. Le Psalmiste le dit : « Vous avez, [Seigneur], conduit votre peuple comme des brebis, par la main de Moïse et d’Aaron » (Ps 76, 21). 

Moïse étant le chef, il fallait suivre ses directives pour plaire à Dieu. On le voit a contrario par le fait que Dieu a infligé de terribles sanctions à ceux qui se sont révoltés contre lui. Ce passage du psaume 105 manifeste la justice immanente de Dieu : « [Nos pères] irritèrent Moïse dans le camp ; Aaron, le saint du Seigneur. La terre s’entrouvrit et engloutit Dathan, et elle couvrit la troupe d’Abiron. Un feu s’alluma contre leur bande ; la flamme consuma les pécheurs » (Ps 105, 16-17). 

La prière pour le pape 

Le psaume 40 renferme ces paroles que l’Église applique au pape : « Que le Seigneur le conserve, le vivifie, le rende heureux sur la terre et ne le livre pas à l’âme de ses ennemis » (Ps 40, 3). 

Pour saint Thomas d’Aquin, cette prière consiste à demander la santé du corps (conserve), le bien de la grâce (vivifie), le bien de la gloire du paradis (le rende heureux sur la terre des vivants, à savoir le Ciel) et enfin que le Seigneur ne le livre pas à l’âme de ses ennemis ce qui signifie : « que le Seigneur ne le livre pas au pouvoir du diable et de ses ministres » (Commentaire sur les psaumes, Cerf, 1996, p. 523). Si on demande au bon Dieu cette dernière grâce pour le pape, c’est que malheureusement, le Souverain Pontife peut être infidèle à l’exercice de sa charge. Cela s’est produit à plusieurs reprises. C’est que l’Église est le Corps mystique du Christ et non le Corps mystique du pape. Le père Calmel en tire les conséquences : « Lorsque la vie intérieure des chrétiens est de plus en plus référée à Jésus-Christ, ils ne tombent pas désespérés, même lorsqu’ils souffrent jusqu’à l’agonie des défaillances d’un pape, que ce soit Honorius 1er ou les papes antagonistes de la fin du Moyen-Âge ; que ce soit à l’extrême limite, un pape qui défaille selon les nouvelles possibilités de défaillance offertes par le modernisme. Tel pape peut bien s’approcher du point limite où il changerait la religion chrétienne par aveuglement ou par esprit de chimère ou par une illusion mortelle sur une hérésie telle que le modernisme. Le pape qui en arriverait là, n’enlèverait pas pour autant au Seigneur Jésus sa régence infaillible qui le tient encore en main lui-même, pape égaré, qui l’empêche de jamais engager jusqu’à la perversion de la foi l’autorité qu’il a reçue d’En-Haut » (Itinéraires, mai 1979). 

Pour garder la sérénité durant les périodes de crise, il est nécessaire de suivre les critères donnés par saint Vincent de Lérins au Ve siècle : « Dans l’Église catholique, il faut avoir grand soin de s’en tenir à ce qui a été cru partout, toujours et par tous » (Commonitoire). Concernant la possibilité d’évolution dans l’Église, il posait la question : « Si le critère de catholicité est l’antiquité, il n’y a pas d’évolution possible ? » Et le saint théologien répondait : « S’il y a de la nouveauté dans ton style, qu’il n’y en ait pas dans la doctrine. Qu’il y ait progrès, non changement ». 

C’est pour demeurer dans cet esprit que la messe pour un saint pape renferme la demande suivante dans la postcommunion : « Gouvernez, Seigneur, avec bienveillance votre Église […] afin qu’elle reçoive un accroissement de sa liberté et demeure ferme dans l’intégrité de la religion ». 

 

L’Église militante persécutée 

Le psaume 43 est une supplication ardente que la nation juive fit monter vers le Ciel. Les Pères latins comme saint Ambroise, saint Jérôme et saint Augustin veulent que l’on entende ici les accents des saints martyrs persécutés par les empereurs romains et plus largement, cette supplication est la prière de l’Église dans les grandes persécutions. Les psaumes 58, 73 et 78 abordent le même thème et peuvent être interprétés dans le même sens. 

Quant au psaume 79, il rapporte l’histoire d’une vigne ravagée. Dans le sens littéral, cette vigne est Israël dont la terre fut dévastée par les armées de Salmanazar. Dans le sens spirituel, il évoque lui aussi les périodes de persécution et de décadence de l’Église qui se sont déroulées tout au long de son histoire. L’Église a connu de très belles périodes de prospérité, notamment durant le Moyen-Âge. Cependant, elle a traversé des époques très douloureuses.  

Le Psalmiste gémit : « Pourquoi avez-vous détruit sa clôture, de sorte que tous ceux qui passent dans le chemin la pillent ? Le sanglier de la forêt l’a ravagée, et la bête sauvage l’a dévorée. Dieu des armées, retournez-vous » (Ps 79, 13-15). La description de la décadence présente contraste avec les périodes de prospérité antérieure.  

Il est possible d’appliquer ces versets à la situation actuelle de l’Église. Devant le déclin de la foi, depuis le début du XXe siècle et qui a été décuplé après le concile Vatican II, on ne peut que gémir et implorer l’intervention de Dieu. « Pourquoi avez-vous détruit sa clôture ? Pourquoi, Seigneur, avez-vous permis que plus rien ne s’oppose au honteux étalage de l’impiété et de l’immoralité qui scandalise les faibles ? De sorte que tous ceux qui passent sur le chemin pille votre vigne ? Les âmes des petits sont livrées sans défense aux attaques des méchants. Le sanglier de la forêt l’a ravagée. L’orgueil de l’incrédulité qui jette peu à peu le doute dans les âmes croyantes et finit par en perdre un grand nombre. Et les bêtes des champs l’ont dévorée. Les passions charnelles s’emparent des âmes qu’une foi diminuée ne défend plus suffisamment contre les séductions. Si triste que puisse être l’actuelle désolation, il n’y a pas lieu de désespérer mais seulement d’en appeler au Maître de la vigne » (Père Hugueny, Psaumes et cantiques du bréviaire romain, Bruxelles, Action catholique, 1927, IV, pp. 165-166). 

Le Psalmiste poursuit sa prière en implorant vivement une intervention miséricordieuse de Dieu. « Regardez, [Seigneur], du haut du Ciel, et voyez, et visitez cette vigne, et protégez celle que votre droite a plantée, et le fils de l’homme que vous avez établi pour vous. Elle a été brûlée par le feu, et arrachée ; devant votre visage menaçant l’on va périr. Étendez votre main sur l’homme de votre droite, et sur le fils de l’homme que vous avez établi pour vous. Et nous ne nous éloignerons plus de vous ; vous nous rendrez la vie, et nous invoquerons votre nom. Seigneur, Dieu des armées, rétablissez-nous, et montrez-nous votre visage, et nous serons sauvés » (Ps 79, 15-20). 

Le sens général de cette strophe est clair. Le Psalmiste ne voit de salut que dans l’avènement du Roi Messie, de l’homme de la droite de Dieu. Quant à nous, nous n’attendons plus le Sauveur, mais nous désirons de tout cœur le voir régner et pour cela nous voulons travailler à « tout restaurer dans le Christ » (Ep 1, 10). Le règne de Notre-Seigneur sur les individus, les familles et les sociétés : voilà ce que nous appelons de tous nos vœux. Ce n’est qu’au Ciel que nous aurons la pleine sécurité d’une union divine que rien ne pourra plus briser. 

L’Épouse de Jésus-Christ 

Une étude détaillée des psaumes permet d’y reconnaître non seulement la figure du Sauveur, mais aussi celle de l’Église qu’il a fondée. Celle-ci est une terre ferme, une vigne, elle est la véritable Jérusalem, ou encore plus précisément l’Épouse de Jésus-Christ. Cette Église est reconnaissable par la foi qu’elle professe, par les sacrements qu’elle confère, par l’autorité qui la dirige ; elle est une, sainte, catholique et apostolique. Elle est hiérarchique avec à sa tête le Souverain Pontife qui a pour mission de professer la foi catholique dans son intégrité, de la défendre, de la propager, et de faire en sorte que les évêques et les prêtres communiquent la grâce aux personnes idoines par les sacrements.  

L’enseignement de l’Église est tel qu’il entraîne inéluctablement des oppositions, la vérité débusquant les erreurs et le mensonge, d’où les persécutions que l’Église a subies tout au long de son histoire.  

À la lumière de cette étude, il est possible de mieux saisir la belle définition que le cardinal Joseph Mindszenty a donnée de l’Église : « Le Christ est la tête invisible de l’Église ; le pape est son représentant visible à Rome. La reine de l’Église est la Vierge ; ses armées sont ses anges, ses envoyés les Apôtres, sa milice les saints. Ses bergers sont les évêques ; sa parole, la voix des prêtres consacrés ; ses témoins sont les martyrs ; sa force, les confesseurs ; sa parure, les vierges ; ses enfants, les croyants ; son berceau, le baptême ; ses armes, la confirmation ; son viatique, le Saint-Sacrement. Son jardin est le mariage ; sa richesse, les mérites de Jésus ; son centre est l’unité ; son sceau, la mesure du monde ; ses remparts, les commandements de l’Église. Sa joie est la sainteté ; son abomination, le péché ; la terre est pour elle un lieu d’exil ; son destin, la croix ; son but, la vie éternelle ; sa consolation, le repentir ; son allégresse, la présence de Jésus ; son couronnement, la fin des temps ; sa souffrance, le feu éternel ; son triomphe, le Ciel » (La Mère, miroir de Dieu, Parthénon, Paris, 2017, pp. 280-281). 

Abbé Patrick Troadec