L’Eucharistie annoncée dans les psaumes (3)

Source: FSSPX Actualités

La manne, préfiguration de la Sainte Eucharistie

Le sacrement de l’Eucharistie 

Après avoir étudié l’Eucharistie comme sacrifice, il reste à l’analyser comme sacrement. Saint Thomas d’Aquin déclarait : « L’Eucharistie, sacrifice de la loi nouvelle, contient proprement le Christ qui est l’auteur de notre sanctification. Ainsi ce sacrifice est en même temps un sacrement » (Somme théologique, q. 101, a. 4, ad. 2). 

Considérant avec un regard pénétrant le plan divin, le Psalmiste affirmait : « Le conseil du Seigneur demeure éternellement ; les pensées de son cœur subsistent de génération en génération » (Ps 32, 11). Dieu ne change pas, il n’est pas versatile, il est immuable. Alors quelle a été son intention, quel a été son but en s’incarnant et en rachetant le genre humain par sa croix ? L’écrivain sacré y répond quelques versets plus loin : « Délivrer leur âme de la mort, et les nourrir dans la famine » (Ps 32, 19). 

Dieu porte depuis toujours un regard de miséricorde sur ceux qui, au cours des siècles, le connaîtront et l’aimeront, et il est descendu du Ciel pour les délivrer du mal et leur procurer la nourriture spirituelle. Saint Thomas d’Aquin dit en effet que l’écrivain sacré entrevoit déjà la sainte Eucharistie lorsqu’il affirme que Dieu nourrira les hommes au temps de la famine. L’aliment en question est à la fois « l’aliment corporel, l’aliment spirituel et l’aliment sacramentel » (Commentaire sur les psaumes, Cerf, 1996, p. 396). L’aliment sacramentel désigne la sainte hostie. Notre-Seigneur le proclamera : « Ma chair est vraiment une nourriture » (Jn 6, 56). 

La manne, figure de l’Eucharistie 

Le bon Dieu a voulu que l’Eucharistie fût déjà annoncée au temps de Moïse. Elle a été représentée par l’Agneau pascal puisque saint Paul dit que « le Christ notre Pâque a été immolé » (1 Co 5, 7), mais elle a aussi été figurée par la manne. « Le Seigneur fit pleuvoir sur eux, [les Hébreux], la manne pour les nourrir, et il leur donna un pain du Ciel » (Ps 77, 24). La manne qui tombait du ciel lors de la délivrance des Hébreux de l’Égypte était la figure de la nourriture eucharistique. Saint Robert Bellarmin l’explique : « Le pain véritable de l’âme n’était pas la manne qui tombait des nues ; elle n’en était que la figure ; ce pain est le corps de Jésus-Christ » (Explication des Psaumes, Vivès, 1856, II, p. 334). 

Le Psalmiste poursuivait ainsi sa contemplation : « L’homme mangea le pain des anges ; le Seigneur leur envoya des vivres (cibaria) en abondance » (Ps 77, 25). S’appuyant sur ce passage de la sainte Écriture, saint Thomas d’Aquin emploie dans les hymnes de la Fête-Dieu des expressions comme Panis angelicus, Panis angelorum pour décrire Jésus Hostie. Il explique dans sa Somme théologique que l’on affirme que l’homme mange « le pain des anges » pour montrer que ceux-ci jouissent au Ciel, de la contemplation de Jésus qui est présent dans l’hostie (III, q. 80, a. 2, ad 1). 

Les conditions d’une bonne communion 

Les psaumes nous font découvrir non seulement l’existence de l’Eucharistie mais les dispositions pour la recevoir avec fruit. En les scrutant, nous apprenons que pour rendre nos communions fructueuses, il est important d’avoir faim et soif de Dieu, d’être humble, d’entretenir à l’égard de Notre-Seigneur une crainte révérencielle et un esprit d’adoration. 

La faim et la soif de Dieu 

L’Eucharistie étant une nourriture, une disposition fondamentale pour la recevoir est d’en éprouver le désir. Lorsque le Psalmiste dit : « Mon âme a soif du Dieu fort et vivant ; quand viendrai-je, et paraîtrai-je devant la face de Dieu ? » (Ps 41, 3) saint Augustin y voit l’expression d’une volonté ardente de communier. Ce saint désir s’intensifie au fur et à mesure qu’approche le moment béni de la réception de la sainte hostie. Juste avant de communier au corps et au sang de Jésus, le prêtre prononce les paroles suivantes : « J’invoquerai le nom du Seigneur » (Ps 115, 13 et 17). Le père Lebrun en donne la signification : « L’âme sentant le besoin qu’elle a de Jésus-Christ dit : Je l’appellerai en moi pour être ma force, mon soutien et ma vie » (Père Lebrun, Explication des prières et cérémonies de la messe, Gauthier, 1828, p. 488). 

L’humilité 

Dieu donnant sa grâce aux humbles, une autre disposition pour approcher avec fruit du Dieu vivant est l’humilité. Voilà pourquoi David déclare : « Les humbles mangeront et seront rassasiés… » (Ps 21, 27). Eusèbe de Césarée applique ce passage à la sainte Eucharistie (Les psaumes commentés par les Pères, Desclée de Brouwer, 1983, p. 104). L’humilité est la première vertu réclamée par Notre-Seigneur dans les béatitudes : « Heureux ceux qui ont une âme de pauvre, car le Royaume des cieux est à eux » (Mt 5, 3).  

Une fois ses péchés confessés, il est bon de répéter après le Psalmiste avant de communier en esprit d’humilité : « Lavez-moi encore davantage, [Seigneur], et purifiez-moi de nouveau de toutes les souillures de mon péché. […] Créez en moi un cœur pur, et renouvelez jusqu’au fond de mes entrailles cet esprit de droiture et de justice » (Ps 50, 4). 

La crainte révérencielle de Dieu 

Un grand respect de Dieu est encore nécessaire pour approcher d’un sacrement si saint. « Le Seigneur a donné de la nourriture à ceux qui le craignent » (Ps 110), 5, annonçait le Psalmiste. Quelle nourriture n’est pas donnée indistinctement à tous les hommes, mais est réservée à ceux qui le craignent ? Les Pères de l’Église répondent qu’il s’agit de l’Eucharistie. La crainte filiale entretenue à l’égard de Notre-Seigneur est propre à développer en nous un grand respect pour Jésus Hostie, car il s’y trouve présent dans toute sa majesté. Cette attitude prédispose à recevoir de grandes grâces au moment de la communion. 

L’adoration 

Le Psalmiste prononce ces paroles mystérieuses : « Adorez l’escabeau de ses pieds » (Ps 58, 5). Saint Ambroise explique que « l’escabeau des pieds » désigne la nature humaine du Christ qui est comme l’escabeau des pieds de Dieu (L. 3. Du Saint-Esprit). Voilà pourquoi saint Augustin voit dans ce verset une invitation à adorer Jésus dans le Saint Sacrement : « J’ai trouvé le secret et le mystère de l’adoration de l’escabeau de ses pieds dans le sacrement de Jésus-Christ. Car, c’est ce que nous faisons tous les jours, lorsque nous mangeons sa chair, et qu’avant de la manger, nous l’adorons, non seulement sans superstition, mais avec tout le mérite de la foi, parce que cette chair étant un aliment de salut, quoiqu’elle soit de la terre et l’escabeau même des pieds de Dieu, il faut l’adorer » (Saint Augustin cité par Bourdaloue, Œuvres complètes, L. Guérin, 1864, III, p. 142). 

La communion à genoux 

Selon sa précision habituelle, saint Thomas d’Aquin affirme que « le culte divin revêt une double forme : culte intérieur et culte extérieur. L’homme étant composé d’une âme et d’un corps, il convient que l’un et l’autre s’emploient au culte divin, l’âme au culte intérieur, le corps au culte extérieur, ce qu’insinue le psaume  83 : « Mon cœur et ma chair tressaillent d’élan vers le Dieu vivant (Ps 83, 3) » (Somme théologique, I-II, q. 101, a. 2). C’est ainsi qu’il convient de manifester notre adoration intérieure de Jésus Hostie en communiant à genoux. 

Les actes d’adoration envers le Saint Sacrement étaient déjà communs dès les premiers siècles comme nous l’apprend Eusèbe de Césarée en commentant le verset : « Devant lui se prosterneront les puissants de la terre » (Ps 21, 30). Il écrit : « Chaque fois que se présente le jour qui rappelle la Résurrection, c’est-à-dire le dimanche, on peut voir la file de ceux qui ont pris part à la nourriture sainte et reçu le Corps salutaire, s’incliner profondément pour vénérer celui qui leur fait don de l’aliment de vie et le leur dispense. Ils s’émerveillent de l’accomplissement des paroles. […] Il faut que devant Dieu “tout genou fléchisse au Ciel, sur la terre et aux enfers” (Ph 2, 10). On a donc eu raison d’ajouter : “Devant lui, tomberont à genoux tous ceux qui descendent dans la terre” » (Les psaumes commentés par les Pères, Desclée de Brouwer, 1983, p. 106). 

Constatant avec douleur les manques de respect à l’égard de Jésus Hostie se développer dans les années 70, Mgr Lefebvre clamait avec vigueur : « Nous ne serons jamais assez respectueux, nous n’adorerons jamais avec un cœur suffisamment respectueux la sainte Eucharistie. C’est pourquoi c’est la coutume de l’Église depuis des siècles et des siècles de s’agenouiller pour recevoir la sainte Eucharistie. C’est prosternés à terre que nous devrions recevoir la sainte Eucharistie, et non pas debout. Sommes-nous les égaux de Notre Seigneur Jésus-Christ ? N’est-ce pas lui qui viendra sur les nuées du Ciel pour nous juger ? […] Ah ! gardons dans notre cœur, dans notre âme, cet esprit d’adoration, cet esprit de respect profond pour celui qui nous a créés, pour celui qui nous a rachetés, pour celui qui est mort sur la croix pour nos péchés (Mariazell, 8 septembre 1975). 

Les effets d’une bonne communion 

L’Eucharistie étant une nourriture spirituelle a des effets similaires sur l’âme à ceux produits par la nourriture matérielle sur le corps. 

Une force spirituelle 

Un des effets de l’Eucharistie est de nous fortifier. Ce résultat est symbolisé par ce verset du psaume 71 qui est un psaume messianique : « Le blé sera sur la terre au sommet des montagnes ; son fruit s’élèvera plus haut que le Liban, et on fleurira dans la cité comme l’herbe des champs » (Ps 71, 16). Le terme traduit ici par blé est en latin « firmamentum » ce qui signifie « l’appui », « le soutien ». Dans un autre psaume, ce mot est associé au terme de pain « firmamentum panis » (Ps 104, 16), pour montrer que le pain fortifie l’homme. Ce terme est en définitive une annonce de l’Eucharistie qui est le soutien, l’appui par excellence, c’est-à-dire le pain solide, substantiel de l’âme. C'est ainsi que la sainte Écriture dit encore ailleurs « qu’il affermit le cœur de l’homme » (Ps 103,15). Le pain de l’Eucharistie affermit les montagnes, à savoir les hommes éminents en sainteté. 

Un  enrichissement  spirituel 

Dans le psaume  21 qui traite de la Passion de Jésus-Christ, David annonce les fruits merveilleux de la mort douloureuse du Sauveur et notamment le don qu’il nous a fait de son corps et de son sang dans l’Eucharistie. Il va jusqu’à montrer les effets d’une bonne communion par ce verset : « Tous les riches de la terre ont mangé et adoré ; tous ceux qui descendent dans la terre se prosterneront devant lui » (Ps 21, 30). Eusèbe de Césarée constate que trois versets plus haut, l’écrivain sacré parlait de pauvres et maintenant, il fait mention de riches. (En latin, on dit même « des hommes gras ».) Puis, Eusèbe explique : « Parce qu’ils ont mangé, ils sont devenus des puissants. Avant d’avoir mangé, on les appelait des pauvres. Une nourriture leur a été promise et elle leur a été fournie » (Les psaumes commentés par les Pères, Desclée de Brouwer, 1983, p. 104). Ainsi, l’Eucharistie fortifie l’homme intérieurement et l’enrichit des biens célestes. 

Une source de vie 

L’Eucharistie porte en elle un germe d’immortalité. Le Psalmiste l’annonçait déjà : « Les humbles mangeront ; […] leurs cœurs vivront dans les siècles des siècles » (Ps 21, 27). Eusèbe de Césarée discerne dans ce verset le fruit ultime de la sainte communion : « Le Pain de vie, celui que lui-même distribue, leur sera source d’immortalité et de vie éternelle. L’auteur de la vie l’a enseigné lui-même : “Moi, je suis le Pain de vie” (Jn 6, 35) “qui descend du Ciel et donne la vie au monde” (Jn 6, 33). “Celui qui consomme ce pain, vivra à jamais” (Jn 6, 58) » (Les psaumes commentés par les Pères, Desclée de Brouwer, 1983, p. 105). 

Cet effet merveilleux de l’Eucharistie a été annoncé par un épisode de la vie d’Élie comme l’explique saint Thomas d’Aquin : « Ceci fut figuré au Livre des Rois, où l’on raconte qu’Élie “mangea et but, et il marcha, dans la force procurée par cette nourriture, pendant quarante jours et quarante nuits, jusqu’à l’Horeb, la montagne de Dieu” » (Somme théologique, III, q. 79, a. 2, ad 1). Saint Thomas en conclut que l’Eucharistie donne la force pour parvenir à la gloire du Ciel dénommé ici « la montagne de Dieu ». (Ibid.) 

L’action de grâces 

Après la communion, il est bon de méditer, de voir tout ce que le bon Dieu a fait pour nous afin d’inviter la création entière à chanter avec nous les miséricordes de Dieu pour le don ineffable que nous avons reçu. C’est l’occasion de remettre sur nos lèvres ces paroles du Psalmiste : « Venez, voyez, admirez combien le Seigneur a fait pour mon âme de grandes choses ! » (Ps 65, 16). Bourdaloue commente ainsi ce verset : « Il est sorti du sein de son Père, il s’est revêtu de notre chair pour la chercher, pour la racheter, pour la réconcilier ; il n’y a pas épargné jusqu’à sa vie : mais tout cela ne lui a pas encore suffi ; il veut que ce corps […] renaisse en quelque sorte pour elle ; et qu’elle en puisse toujours recevoir une nouvelle force et de nouveaux accroissements de grâce » (Œuvres complètes, L. Guérin, 1864, II, p. 522). 

Il est aussi très utile après la communion de porter un regard de foi sur notre vie pour offrir au divin Maître nos joies et nos peines. Le Psalmiste disait à Notre-Seigneur : « Je vous sacrifierai une hostie de louanges, et j’invoquerai le nom du Seigneur » (Ps 115, 17). Selon saint Jean Chrysostome, l’hostie de louanges est une action de grâces. Il précise : « Il n’y a rien qui soit plus cher et plus agréable à Dieu que la reconnaissance, non seulement dans la prospérité, mais aussi dans les tribulations. C’est pour Dieu la première des hosties, l’offrande la plus excellente » (Œuvres complètes, Vivès, 1868, V, p. 219). 

Il est bon enfin de clore son action de grâces en prenant une ferme résolution comme celle que se proposait le Psalmiste qui disait au Seigneur : « J’ai juré, ô mon Dieu, de garder les ordonnances de votre divine Loi » (Ps 118, 106). Parole que Bourdaloue traduisait : « J’ai juré d’être plus régulier et plus exact dans mes devoirs de chrétien, d’avoir plus de charité pour mon prochain, de retrancher en moi la liberté que je me donne de parler d’autrui, etc. Que le sacrement adorable que je viens de recevoir en soit comme le sceau qu’il ne me soit jamais permis de violer » (Œuvres complètes, L. Guérin, 1864, IV, p. 260). 

Les outrages faits à Jésus-Christ au Saint Sacrement

Malheureusement, tant d’âmes aujourd’hui ne connaissent pas la valeur de la sainte communion et s’approchent de la sainte hostie sans les dispositions requises. Déjà Bourdaloue le déplorait : « C’est à l’égard de cet auguste mystère, qu’ont été renouvelés tous les opprobres de la Passion de Jésus-Christ ; et n’est-ce pas là même qu’ils se renouvellent tous les jours ? » (Œuvres complètes, L. Guérin, 1864, II, p. 541). Aussi, pouvons-nous répéter actuellement avec une profonde douleur ces paroles prophétiques du Psalmiste : « Le zèle de votre maison m’a dévoré, et les outrages de ceux qui vous insultaient sont tombés sur moi » (Ps 68, 10). Et nous devrions ajouter avec Bourdaloue : « Si je n’ai pu les arrêter [les sacrilèges], du moins je veux, autant qu’il est en mon pouvoir, les réparer ; et c’est le dessein que je forme » (Ibid.). 

Notre-Seigneur a souffert terriblement de l’attitude de Judas à son égard. En se voyant trahi par l’un des siens, il a été profondément affligé. Le Psalmiste avait annoncé cette douleur du Sauveur en mettant sur ses lèvres ces paroles : « Si c’était un ennemi qui m’eût attaqué et qui m’eût chargé de malédictions, la chose me paraîtrait moins surprenante, et j’en aurais été moins touché : mais vous, uni avec moi d’esprit et de cœur ; vous, le confident de mon âme, vous avec qui je mangeais… » (Ps 54, 13). Ce reproche regarde hélas ! non seulement Judas, mais tous les prêtres infidèles et plus largement les catholiques en état de péché mortel. 

Aussi devant tant d’irrévérences perpétrées aujourd’hui encore dans la sainte communion, vient spontanément sur nos lèvres ce cri du Psalmiste : « Levez vos mains, Seigneur contre leurs insolences sans bornes. Que de forfaits l’ennemi a commis dans le sanctuaire  ! » (Ps 73, 3). Sans attendre l’intervention divine, tâchons de notre côté de concevoir un zèle ardent pour l’honneur de Jésus présent dans le Saint Sacrement, et essayons de réparer tant d’offenses qui lui sont faites par la pureté de notre vie, la docilité parfaite aux préceptes de l’Évangile, à celui surtout de la charité. 

La visite au Saint Sacrement 

Puisque le Christ est réellement présent dans l’hostie avec son corps, son sang, son âme et sa divinité, il est très réconfortant pour l’âme généreuse de faire des visites au Saint Sacrement afin de lui rendre les hommages qui lui sont dus. Comme le disait Bourdaloue, « c’est là qu’il vous attend pour vous faire part de ses communications les plus intimes » (Œuvres complètes, L. Guérin, 1864, II, p. 531). Ainsi, vous pourrez expérimenter les propos du Psalmiste : « Goûtez et voyez combien le Seigneur est doux » (Ps 33, 9). Alors, vous pourrez imiter les excellentes dispositions du saint roi David qui disait  :  « J’écouterai ce que me dit le Seigneur au-dedans de moi-même » (Ps 84, 9), car Notre-Seigneur parle intérieurement à l’âme fidèle sans bruit de paroles. 

Dès lors que vous êtes bien disposé, il éclaire votre esprit, il éveille en vous des sentiments de regrets, de saints désirs, d’amour. De votre côté, pour lui manifester votre ouverture d’esprit et de cœur, redites-lui ces paroles du psaume 24 : « Enseignez-moi vos voies, dirigez-moi, Seigneur, dans la route que je dois suivre » (Ps 24, 5). Vous pouvez aussi faire vôtre cette prière qui clôt le psaume 118 où le roi-prophète manifestait sa profonde humilité jointe à une grande confiance par ces mots adressés au bon Pasteur : « Je suis une brebis égarée ; daignez me rechercher » (Ps 118, 176). 

Au terme de cette étude sur l’Eucharistie, remercions Notre-Seigneur d’avoir manifesté un tel amour de nos âmes qu’il reproduit chaque jour de façon non sanglante son sacrifice rédempteur et qu’il daigne venir en nous sous les voiles de l’hostie. 

Puissions-nous faire du saint sacrifice de la messe et de la communion le soleil de notre vie, la source de notre sanctification, le moteur de notre combat, la consolation dans nos peines, jusqu’au moment où nous aurons le bonheur de contempler face à face Notre-Seigneur avec son Père et l’Esprit-Saint dans l’éternité bienheureuse du Ciel.